pourquoi relâcher les truites?

Pourquoi relâcher les truites?

La réglementation du nombre de capture en Corse est de 10 truites. Quand j’avais 15 ans, c’est à dire il y a 30 ans et des poussières en arrière (ouf!  çà commence à faire…) On pouvait à cette époque prendre des poissons sans limite restrictives. Beaucoup de pêcheurs ont évolué avec cette notion de score. Etrange période, où la politique de la pêche était quasi libre. Et puis, quand il n’y avait plus ou peu de poissons, la solution trouvée alors, était de refaire les populations par des alevinages. Attention, les prises des pêcheurs étaient parfois excessives, mais il y avait un sacré concurrent. La pêche électrique, et la javel étaient le fléau halieutique de notre île. La solution de facilité fut d’aleviner, et de fil en aiguille la fin de macrostigma était programmée.

Maintenant, les temps ont changé. Grâce à la fédération et à ses partenaires, la volonté de préserver la truite corse est évidente. Certes, cela suppose de nouveaux problèmes, car nous voudrions pouvoir disposer de moyens pour augmenter les populations quand il y a des catastrophes climatiques ou anthropiques. Les milieux naturels changent, le réchauffement climatique (baisse de la pluviométrie), les crues de ces 2 derniers automne ont ravagé des bassins entiers. Les braconniers existent toujours et vident parfois certain secteurs. Je pense pour ma part, que seul les populations de truites naturelles et si possible endémique peuvent sauver nos rivières de l’appauvrissement général par leur adaptation au milieu.

Mais revenons à la relaxe des poissons. Nous développerons cette introduction si polémique dans un autre article. Les milieux naturels changent, notre monde même en Corse change, la pêche peut et devra évoluer et elle a commencé à le faire. Grâce aux chaines spécialisées, aux réseaux sociaux, les habitudes des pêcheurs Corses évolues et en bien. La prise de conscience des l’excès est bien là. Je ne suis pas pourtant un partisan du no kill total. Certes, dans les zones surpêchées, il vaudra mieux faire l’effort de remettre ses prises à l’eau. Mais dans les cours d’eau à bonne densité, garder quelques poissons fait encore parti de l’activité.

Reste à mettre en application le moyen de relâcher une prise sans la blesser mortellement. D’abord, les types de pêches. Il est incontournable que la pratique de la pêche à la mouche est la moins traumatisante pour les truites. La raison en est simple, on ne lui laisse pas le temps d’avaler sinon miss macrostigma recrachera notre mouche. Alors pourquoi ne pas adopter ce concept aux autres techniques, il suffit de ferrer le poisson quand il commence à engamer l’hameçon. Et là avant la digestion le poisson est piqué au bord de la bouche. On pourra notamment appliquer cela à la pêche aux appâts naturels. Le moyen est d’avoir une méthode efficace pour indiquer la touche. c’est le matériel et sa bonne utilisation qui sera prépondérant.

Pour les puristes, et je suis personnellement pour, les hameçons sans ardillons sont incontournables et même si dans quelques circonstances on peut perdre quelques poissons quand le contact n’est pas permanent, l’inverse est aussi vrai, on prend plus de poissons sur un hameçon qui pique souvent mieux grâce à sa forme plus pénétrante.

Une certitude c’est que l’action de relâche est très gratifiante, et voir ce poisson repartir en ondulant procure un sentiment plus en harmonie avec mon amour pour cette passion.

 

 

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2 réponses à pourquoi relâcher les truites?

  1. ciabrini dit :

    Bonjour,
    pouvons nous relayer votre article sur le journal U TARAVU ?
    Merci d’avance pour la réponse

  2. Luciani dit :

    Je partage un certain nombre de points. Toutefois, la pêche à la mouche n’est pas la seule technique qui permette de piquer nos belles en bord de lèvres. Je pratique moi même la pêche « à la SEMPE » et c’est très efficace. Je dis à la SEMPE, car il convient de la différencier de celle qui est communément appelée « au toc » et qui n’y correspond pas.
    Enfin, je ne suis pas sûr que le matèriel et sa bonne utilisation aient un rôle prépondérant dans le taux de survie d’une truite, mais plutôt l’ensemble des sens issus de la concentration du pêcheur associés à sa technique (on pourrait entrer plus avant dans le détail, mais là n’est pas l’objet).
    Si l’action de relâche est très gratifiante (je partage), elle ne peut trouver son efficacité sans quelques précautions (dont le piquage) qui grandiront les chances de survie.
    Il m’a été donné de voir des pêcheurs relacher un poissons sans qu’il n’ait aucune chance de survie (pris avec hameçon triple, poisson pendu, puis pris en main sêche, serré, puis rejeté d’une hauteur pouvant se mesurer quelquefois en mètres,….).
    Ceux qui souhaitent épargner tout ou partie du poisson qu’ils prennent doivent avoir le souci de le faire en lui donnant les meilleures chances de survie… Sinon….

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